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Des valeurs de vie plutôt que des objectifs de vie
Vendredi dernier, j’ai eu droit à une expérience fabuleuse et inoubliable: Une initiation au coaching assisté par les chevaux avec les coachs équins Cornélia Roulet et Gundhild Hoenig. Mon échec au premier exercice a réveillé en moi la nécessité de faire preuve de cohérence entre l’esprit et le cœur.
Cela m'a rappelé que nous poursuivons parfois des objectifs, mais que nous perdons de vue nos valeurs. De même qu'il nous arrive d'atteindre nos objectifs, pour ensuite nous demander s'ils correspondent à nos valeurs. Ne serait-il pas fabuleux d'avoir un cheval comme Hidalgo à mes côtés qui, par un regard, me ferait réfléchir à mes propres valeurs avant même que je ne me fixe un objectif? Après tout, il est bien plus judicieux de faire un pas dans la bonne direction que d'en faire dix dans la fausse !
A la recherche de nos propres valeurs
Nous connaissons des méthodes éprouvées pour formuler des objectifs. Mais si la réalisation de ces objectifs ne nous épanouit pas, peut-être n'avons-nous pas tenu compte de nos valeurs ? Dans ce cas, il convient de faire une pause et de se poser quelques questions: Est-ce que je suis en accord avec mes propres valeurs ? Quelles valeurs sont encore prioritaires à mes yeux ? Ai-je négligé des valeurs plus profondes, essentielles à ma vie ? L'essentiel n'étant pas d'atteindre des objectifs, mais bien de vivre selon nos valeurs.
Renouer avec nos valeurs
Tous ceux qui ont travaillé avec moi dans le cadre d'une transition professionnelle savent que je commence par demander une « biographie émotionnelle ». Finalement, c’est ce travail qui nous conduit vers nos valeurs les plus profondes.
Visualiser le futur
Une autre méthode puissante qui a porté ses fruits avec moi est le Journal de Bord créé par Otto Scharmer (Presencing - Theory U) pour faire émerger le futur. Je l'utilise régulièrement depuis plus de quinze ans pour aider les autres à découvrir leurs valeurs et à s'en laisser guider.
Champs et résonance morphiques
Je voudrais aujourd’hui sortir du consensus scientifique actuel et aborder un concept qui a commencé à me fasciner il y a une vingtaine d'années et que je retrouve toujours dans mon travail avec les constellations : Les champs morphiques (ou morphogénétiques) et la résonance morphique. Mon formateur en constellations de l'époque, le Dr Albrecht Mahr, psychiatre et praticien en constellations systémiques et familiales, utilisait ce concept et parlait des "champs de connaissance".
La théorie des champs morphiques a été proposée par Rupert Sheldrake dans les années 1980, car il avait observé que les facteurs génétiques et environnementaux traditionnels ne pouvaient à eux seuls expliquer pleinement le développement et le comportement des organismes, il a donc suggéré que des champs invisibles et non matériels entourent et façonnent les organismes vivants.
Selon Sheldrake, chaque champ d’organismes vivants contient une mémoire collective de cette espèce à laquelle les membres de cette espèce peuvent accéder et sur laquelle ils peuvent influer, c'est-à-dire que toute information contenue dans les champs morphiques peut être transmise et partagée au sein d'un groupe ou entre des champs ou des systèmes morphiques similaires ou à travers les générations.
N'est-ce pas là un point remarquable lorsque l'on pense à l'information collective et à la résonance au sein d'un système ? Nous voilà face à une nouvelle grille de lecture pour comprendre les comportements collectifs, les phénomènes sociaux, la communication non locale et la manière dont les individus d'un système sont interconnectés à un niveau immatériel.
En tant que praticienne des constellations, je constate l'existence d'un “champ de connaissance” dans chaque constellation. Tous les participants dans le champ ont accès à des informations qu'ils ne connaissaient pas auparavant et ce, principalement au niveau émotionnel. Et surtout, les changements dans le champ résonnent à l'extérieur du champ et ont un impact sur les systèmes connexes.
Travailler la relation (d’attachement) avant de travailler l’éducation: Une priorité lors des conflits
Il y a quelques années, je suis tombée sur un livre qui m'a beaucoup marquée: "Retrouver son rôle de parent" de Gordon Neufeld et Gabor Maté. Généralement, quand on pense aux enfants, on pense à l'éducation. Tout le monde semble savoir si, quand et comment il faut être sévère, plus sévère ou moins sévère. Mais en fait, cet aspect n'est pas le plus important.
Lorsqu'il y a des problèmes ou des conflits dans une relation, il est plus facile de les résoudre si la relation fonctionne bien. Pourquoi devrait-il en être autrement avec les enfants ? Les enfants veulent souvent faire les choses à leur manière. Chacun de nous a ainsi sa propre personnalité, ses besoins, ses désirs et ses capacités. Cela relève du hasard si ces derniers correspondent aux attentes de notre environnement, qu'il s'agisse de la famille, des amis ou de la société.
Bien sûr, les choses se compliquent pour tout le monde lorsque chaque personne a ses particularités et que celles-ci ne correspondent pas aux attentes des autres. Tous les parents souhaitent que leurs enfants s'épanouissent, développent leur potentiel et soient acceptés dans la société. Pourtant, nous ne faisons souvent attention qu'au comportement des enfants et cherchons à rendre la cohabitation agréable.
Nous perdons alors de vue l'essentiel: le contact avec les enfants ne devrait pas tant se concentrer sur leur comportement que sur notre relation avec eux. Si nous donnons la priorité au lien, si nous nourrissons la relation, nous arrivons plus facilement à comprendre l'enfant, à pointer des directions, à motiver et inciter un changement d'attitude. Seuls les adultes, qu'il s'agisse des parents ou d'autres référents, peuvent créer un lien sûr et une stabilité émotionnelle ; l'enfant lui-même ne peut pas le faire seul. Toute irritation, déception, frustration, colère peut occulter, voire même fragiliser l'attachement sécure. Ce n'est que lorsqu'il est avéré et plus tard , dans un moment de calme, que l'on peut aborder le comportement en question.
Tu as du mal à gérer tes émotions ? Essaie plutôt d'entrer en contact avec elles!
Savoir exprimer ses émotions de manière appropriée, confiante et respectueuse, c'est réussir dans la vie.
Il est toutefois plus facile de le dire que de le faire : Que de fois exigeons-nous des autres qu'ils comprennent nos émotions, alors que nous ne sommes pas nous-mêmes conscients de celles-ci ! Qui n'a jamais crié à l'encontre de son enfant en train de traverser la rue alors qu’une voiture arrivait ? A-t-on crié par colère ou par peur ? Il est certain que l'enfant prendra cela pour de la colère.
Nous ne reconnaissons souvent pas nos propres émotions.
Nos émotions semblent souvent déconnectées des faits.
Et souvent, différentes émotions se superposent en même temps.
Eh oui! Il arrive que nous soyons dépassés par nos émotions, ou que nous ayons du mal à les exprimer de manière acceptable et sûre pour nous-mêmes et pour les autres.
La société ne nous facilite pas la tâche : la colère, la tristesse ou l'envie ne sont tout simplement pas bienvenues socialement. On ne doit surtout pas les montrer. Nous apprenons ainsi dès notre plus jeune âge à nous distancer de nos émotions et nous finissons par ne plus les ressentir. Nous sommes ainsi coupés de cette partie vivante de nous-mêmes. Douleurs psychosomatiques, troubles du sommeil et de l'alimentation, stress relationnel, addictions, burnout en sont les conséquences.
En tant que coach de vie, je rencontre régulièrement des personnes qui souffrent de ces maux. Je veille à ce qu’elles se sentent à l'aise avec leurs sentiments et leurs émotions, sans en être ni trop loin ni trop près.
Différentes méthodes, comme le Système Familial Intérieur (Internal Family Systems), les constellations systémiques et l'EMDR, facilitent le contact avec les émotions refoulées, les révèlent et leur offrent un espace sûr dans lequel elles peuvent s'exprimer, pour finalement se transformer en une source d'énergie précieuse. Ce sont nos émotions qui donnent des couleurs, un sens à notre vie, qui nous font avancer.
Exploite les quatre éléments pour diminuer ton stress
Que notre stress soit dû à la perception d'une menace ou d'un défi physique, émotionnel ou psychologique, la plupart d'entre nous disposent de stratégies propres pour se prendre en charge : Faire de l'exercice régulièrement, avoir une alimentation saine, dormir suffisamment, rechercher un soutien au sein de la famille et des amis, pratiquer des techniques de relaxation et bien gérer son temps.
Et pourtant, il arrive que nous soyons pris dans une situation critique et que nous ayons besoin de quelque chose qui puisse nous aider rapidement à baisser notre niveau de stress. Je suis tombée sur les Quatre éléments de réduction du stress d'Elan Shapiro, aussi faciles à retenir qu'à utiliser pour soi-même dans un moment sensible.
Les quatre éléments : Terre, Air, Eau et Feu
La Terre est synonyme de stabilité et de sécurité. Le but est de prendre pleinement conscience de ses sens et de les utiliser pour être de retour dans l'ici et maintenant. Il y a une quinzaine d'années, j'ai trouvé un grand soulagement dans le livre d'Eckhart Tolle, Le Pouvoir du Moment Présent , qui m'a aidée à me reconnecter à mes sensations corporelles.
L'Air nous rappelle l'importance d'inspirer et d'expirer consciemment. Si, comme moi, tu es incapable de contrôler ta respiration, je te recommande un petit appareil simple qui aide à ralentir la respiration. J'ai réussi à apprendre rapidement à respirer de telle manière à pouvoir me détendre en quelques minutes. Ce métronome respiratoire s'appelle pneemo (https://www.pneemo.com/).
L'Eau est ce dont nous avons besoin lorsque notre système digestif est fermé en réponse au stress. Boire de l'eau permet déjà de se calmer car cela remet en marche notre système digestif et notre corps n'est plus aussi tendu. Cela nous aide à nous sentir maîtres de la situation. Si nous n'avons pas d'eau à portée de main, un mouvement de mastication permet de stimuler le flux salivaire.
Avec le Feu, Shapiro fait allusion à la lumière, à la joie, à la sécurité que nous pouvons éprouver en visualisant un endroit sûr, que cet endroit existe en réalité ou pas. Dans une situation difficile, la visualisation pendant quelques minutes de cet endroit sécurisant, calme et réconfortant suffit généralement à apaiser. Chacun peut trouver son propre lieu sûr, une sorte de sanctuaire intérieur, seul ou en suivant un exercice guidé. Il existe diverses vidéos courtes en ligne à cet effet.
Ces techniques simples permettent évidemment de réguler toutes les émotions difficiles, et pas seulement le stress. Essaie-les lorsque tu es en colère, frustré/e, triste ou désorienté/e. Dans un tel moment, il suffit de repenser aux quatre éléments et d'utiliser l'une ou l'autre stratégie.
Tuteurs de résilience et gratitude
Démarrons l'année en remerciant les autres. En remerciant tous ceux qui ont su valoriser notre potentiel plutôt que de s’arrêter sur nos faiblesses et notre vulnérabilité. Boris Cyrulnik les appelle les tuteurs de résilience.
Nous avons tous rencontré dans notre vie différents tuteurs de résilience, qui nous ont fait confiance dans des moments difficiles. Dans la plupart des cas, ces tuteurs de résilience sont nos parents. Mais pas que. D'autres membres de la famille, nos professeurs, nos amis et bien d'autres ont également été nos tuteurs de résilience.
J'aime élargir le terme de “tuteurs de résilience” à ceux dont la présence au bon endroit et au bon moment a été décisive pour nous.
Parfois, ce sont de parfaits inconnus qui nous ont adressé un mot d'encouragement, un sourire solidaire, un regard bienveillant, un simple encouragement ou juste une oreille attentive. Ils ont tous influencé notre parcours, que ce soit immédiatement ou en différé, peut-être sans que nous en ayons conscience et très probablement sans qu'ils n'en soient conscients. Ils nous ont insufflé de l'espoir dans des heures critiques et nous ont encouragés à nous prendre en main, à avancer, ce qui nous a rendus plus forts et plus résilients.
Rencontrer de telles personnes au cours de notre parcours est une bénédiction et pourtant, si nous y regardons de plus près, les exemples de ce genre sont multiples. Parfois anonymes et inconscients de leur influence sur notre vie, ces guides méritent aussi notre gratitude.
Prends donc un moment de calme pour remercier tous ceux qui t'ont soutenu(e) sur ton chemin jusqu'à présent.
Ensuite, prends quelques minutes pour réaliser que tu as aussi toi-même été, à un moment donné, consciemment ou inconsciemment, un précieux tuteur de résilience pour les autres.
"Je crois en une contamination de l’amour, de la bienveillance, de la douceur et de l’intelligence. Chaque fois qu’on pose un acte de tendresse, d’affection, d’amour, chaque fois qu’on éclaire quelqu’un en lui donnant un conseil, on modifie un tout petit peu l’avenir de l’humanité dans le bon sens."
Christophe André
L'intelligence du cœur
Je suis récemment tombée sur deux livres différents portant le même titre, mais dans des langues différentes, l'un en français "L'intelligence du cœur" par Isabelle Filliozat et "The heart intelligence" par Doc Childre. J'avais acheté le premier pour moi-même, le second m'a été envoyé par ma formatrice EMDR comme cadeau à la fin de ma formation de coach EMDR. Inutile de dire que j'ai adoré les deux livres car ils sont tous deux très inspirants, chacun à sa manière.
Comprendre avec le cœur
La partie la plus importante pour moi, et le point commun des deux livres, était de nous rappeler que nous associons souvent l'intelligence au cerveau et ne réalisons pas que nos émotions et nos intuitions les plus profondes viennent de notre cœur. Les deux livres nous invitent à accepter, comprendre et apprivoiser nos émotions.
Nous nous oublions nous-mêmes
L'intelligence du cœur est particulièrement importante lorsque les relations existentielles deviennent difficiles pour une raison quelconque, par exemple lorsque nous sommes confrontés à un conflit. Nous avons souvent tendance à réagir à une situation en fonction des émotions qu'elle suscite et parallèlement à nous déconnecter de nos émotions et de nos sentiments envers la personne. C'est la situation qui devient importante à nos yeux, nous écoutons nos arguments rationnels, tout ce qui peut justifier notre frustration, notre déception ou simplement notre position. Et nous oublions l'autre personne et surtout nous nous oublions nous-mêmes, nous oublions de nous connecter à notre cœur.
Passer de l’intelligence de l’esprit à l’intelligence du cœur
Si nous pouvions nous poser un instant, nous connecter profondément avec notre cœur, écouter nos besoins et nos attentes, accueillir nos émotions et aborder la situation problématique à partir de ce nouvel angle, nous serions plus présents, plus proches de nos émotions les plus profondes et des émotions de notre interlocuteur. Se connecter à ce stade avec notre cœur ne va pas seulement recentrer la finalité de la relation, mais nous offrir de nouvelles perspectives et nous permettre d'accéder à un niveau plus profond de la relation elle-même. Nous découvrons ainsi de nouvelles voies et pouvons mieux communiquer avec les autres grâce à notre empathie.
Se connecter à une autre dimension
La connexion avec notre cœur amplifie notre conscience, nous passons au-delà du jugement, au-delà des valeurs, pour atteindre une dimension d'acceptation et d'unité qui peut nous réconcilier avec nous-mêmes et avec les autres. Nous entrons dans un espace de confiance et de sécurité. Et nous pouvons retrouver notre calme et notre sérénité beaucoup plus rapidement.
Dans les constellations systémiques, notre objectif est d'accéder à l'intelligence du cœur. C'est pourquoi les constellations systémiques sont un magnifique espace de transformation.
Protéger ses limites et son espace personnel pour des relations épanouissantes
Pour nous épanouir, il est indispensable que nous soyons attentifs à notre propre espace. Dans son approche systémique de l'auto-intégration, Ero Langlotz nous rappelle l'importante différence entre ce qui nous appartient et ce qui ne nous appartient pas.
Très souvent, il y a confusion aux niveaux émotionnel, spirituel et mental. Nous nous battons parfois avec passion pour défendre des valeurs, des croyances et des objectifs, pour finalement nous rendre compte que nous avons défendu des aspirations et des comportements qui ne sont même pas les nôtres. Nous réalisons alors que nous les avons assumés toute notre vie, par besoin d'appartenance, par loyauté envers quelqu'un que nous chérissons et que nous ne voulons pas blesser.
Cette confusion est encore renforcée lorsque nous avons négligé d'explorer notre espace personnel. Peut-être avons-nous été tout simplement trop occupés à nous orienter dans l'espace des autres et à répondre à leurs besoins (c'est là un schéma fréquent que nous avons inconsciemment acquis dans notre enfance !) Résultat : notre espace finit par être envahi par les aspirations et les attributs des autres.
Si nous étions jardiniers, comment protégerions-nous notre jardin d'une invasion ? Nous construirions certainement une clôture. Des barrières bien définies ne protégeraient pas seulement notre jardin d'une invasion et d'une appropriation non désirées, elles nous aideraient également à nous concentrer et nous encourageraient à le cultiver davantage. Sans délimitation claire, nous pourrions tout simplement oublier que nous avons un jardin ! Pour ce qui est de notre "espace", nous pourrions tout simplement ignorer nos motivations profondes, nos émotions réelles et notre potentiel. Dans le pire des cas, nous pourrions finir par être déconnectés de notre véritable Moi !
Mais alors, comment établir ces limites ?
En fait, poser des limites (saines) n'est ni une question de pouvoir, ni simplement le fait de dire "non". Il s'agit plutôt de clarifier nos propres besoins et émotions, envers nous-mêmes d'abord et envers les autres ensuite. Cela consiste à passer de la loyauté envers les autres à la loyauté envers soi-même.
Le réflexe du faon
On connaît bien les trois « F » comme réactions à la peur et au stress : F pour Fight (combat), Flight (fuite) et Freeze (figement). Pete Walker a ajouté une 4e réaction, le F pour Fawn - la réaction d'apaisement et de complaisance en réponse au traumatisme et au stress. Qu’entendons-nous par là ?
Dans les situations de stress émotionnel ou physique, certains d'entre nous s'efforcent de minimiser le danger en calmant celui ou celle qui est à l'origine de la situation menaçante, déstabilisante et dysfonctionnelle.
Cette réaction du faon cherche à éviter les conflits, à apaiser les tensions, à tout faire pour rendre les autres heureux, même si cela amène à négliger ses propres besoins, ses propres limites. Cette stratégie de survie, d'adaptation, vise à se protéger, à avoir un semblant de paix et de sécurité à court terme, quitte à renier son propre « moi ».
Accepter trop souvent ou trop vite un point de vue qui ne convainc pas, assumer avec empressement des tâches, des responsabilités qui ne sont pas les nôtres, un besoin impérieux d'aider ou de se rendre utile, se retrouver dans des situations où l'on donne plus que ce que l'on peut ou veut donner : cette attitude du faon devient une contrainte qui finit souvent par un burnout.
Comment pouvons-nous éviter d'en arriver là ? Comment pouvons-nous définir des limites saines et protéger notre identité ? Comment éviter de nous sentir coupables lorsque nous décevons les autres ? Et comment maintenir une bonne relation, alors même que nous décevons les autres pour préserver nos besoins ?
Le traumatisme développe-mental
On parle souvent de traumatisme. Et nous entendons par là la réaction émotionnelle, irrépressible et récurrente à un événement terrible.
Or, un traumatisme bien trop méconnu et bien plus fréquent résulte d'expériences de stress continues et répétées dans la petite enfance. Celles-ci peuvent survenir pendant la phase prénatale ou les premières années de la vie, face à un profond sentiment d'insécurité, dans un contexte de détresse et de danger et d'imprévisibilité, lié à la famille ou l'environnement immédiat. Ce type de traumatisme laisse trop souvent de graves blessures psychologiques et des troubles de l'attachement qui affectent la personnalité, la vivacité, la vie et les relations ultérieures.
Les troubles traumatiques du développement de la petite enfance sont surmontés par les stratégies de survie les plus diverses. Ils sont compensés par un développement (trop) important d'autres domaines ou par des exigences excessives envers soi-même. Malgré une vie apparemment sans histoires et réussie, des symptômes tels que l'anxiété, la dépression, les troubles alimentaires, la colère chronique ou toutes sortes d'addictions peuvent se manifester.
Quelle expérience, quelle douleur se cachent derrière de tels symptômes ? Comment guérir les traumatismes de la petite enfance ? Comment modifier positivement la relation avec soi-même et établir un rapport de confiance avec les autres ?
Mais qu'est-ce qui déclenche réellement mes réactions et mes émotions?
Une fois de plus, un souci relationnel me taraude ! Colère, défensive, résistance, peur : la palette de mes émotions est large.
Pourtant, la nature et l'intensité de mes émotions ne sont pas toujours directement liées à la relation ou à la situation. Elles trouvent plutôt leur origine dans une autre partie de ma biographie. Le comportement de mon ou ma partenaire en est le déclencheur, mais mes émotions et mes réactions dérivent de mon interprétation inconsciente de son comportement. Si je parviens à bien séparer ma propre réaction du comportement de mon (ou ma) partenaire, j'aurais déjà franchi un grand pas pour améliorer la relation.
Il se peut que, ce faisant, je me heurte à certaines de mes propres croyances, croyances bien ancrées et limitantes. Ou que je découvre des émotions refoulées. Ce qui est sûr, c'est que j'aurai entamé un parcours de développement personnel qui, à terme, me permettra d'améliorer toutes mes relations.
Il est toujours possible de revoir comment on réagit à une situation, à des comportements difficiles. Adopter une nouvelle attitude change automatiquement nos émotions, nos réactions et notre propre comportement et a un écho durable sur nos relations.
Le faux Moi
Il arrive qu’en regardant en arrière, on se demande : « Mais comment ai-je pu réagir de cette façon ? Ce n’est pas moi! ». De même, nous avons parfois l'impression que notre vie est hors de contrôle ou de ne pas vivre notre vie. Et dans nos relations, nous ne comprenons pas toujours ce que l'autre personne veut dire ou nous n’arrivons pas à nous faire comprendre, comme si on passait l’un à côté de l’autre sans se voir.
La première fois que je suis tombée sur le concept du « Faux Moi » ou « Faux Self », un nouveau monde s'est ouvert à moi. Le comprendre m'a aidée à accepter les autres et à me réconcilier intérieurement avec moi-même et avec les autres.
Selon Donald Winnicott, le Faux Moi naît d'un besoin de protection ou d'une nécessité de survie. Le Faux Moi peut être si fort qu'il est difficile de le distinguer de notre Vrai Moi. Ni les autres n’en sont capables, ni nous-mêmes.
Et dans les relations difficiles, il nous vient à peine à l'esprit que nous pouvons être confrontés au Faux Moi de l'autre.
Alors que le Faux Moi fait obstacle à de nombreuses solutions.
Un changement de perspective sous la forme d'une réflexion personnelle accompagnée nous aide à traquer le Faux Moi et à améliorer nos relations de manière durable.
La parentification provient-elle uniquement d'une enfance mal vécue ?
Cultiver une relation saine et épanouissante avec son partenaire, ses amis et les membres de sa famille demande souvent des efforts. Et même ces efforts ne mènent pas toujours au but. Qu'est-ce qui peut encore faire obstacle à une relation équilibrée ? Alors que nous nous soucions des besoins des autres, que nous répondons toujours présents, nous vivons du ressentiment et de la colère, apparemment sans raison. Avons-nous négligé quelque chose ? Nous sommes dans le noir.
C'est souvent là qu'intervient la parentification. Salvador Minuchin a reconnu son origine dans l'enfance, lorsque les rôles se confondent. L'enfant, négligeant ses propres besoins au profit de ceux des autres, se transforme en soutien émotionnel ou logistique. Il y a une inversion des rôles qui fait que l'enfant devient prématurément adulte.
C'est un phénomène assez insidieux. La difficulté de fixer des limites claires dans les relations adultes, une tendance à assumer trop de responsabilités avant d'écouter ses propres besoins, un sentiment de stress chronique, l'anxiété et la dépression ne sont que quelques-unes des nombreuses conséquences qui découlent de la parentification précoce. Différents degrés et différents types de parentification, un sentiment de profonde loyauté couplé à la culpabilité font qu'il est parfois difficile de reconnaître le phénomène, qui n'est pourtant pas rare.
Une prise de conscience peut permettre de briser le cycle, d'améliorer les relations et la communication, d'accroître l'estime de soi et d'aider à se reconnecter à sa propre énergie.